Nous sommes le peuple !

C’est la gorge nouée que nous découvrons les témoignages qui accompagnent les signatures de notre appel à l’ouverture d’une commission d’enquête sur les crimes de pédophilie et leur dissimulation dans l’Église catholique.

La parole se libère, des gens disent « moi aussi ». Dans le sondage que nous avons commandé, les Français et les Françaises, dans une majorité qui frise l’unanimité, sont favorables à une telle commission. Nous avons été reçus au Sénat par le groupe socialiste et républicain, que préside Patrick Kanner, appuyés par les sénatrices Laurence Rossignol et Marie-Pierre de La Gontrie et le sénateur Jean-Pierre Sueur, qui avaient dès l’origine soutenu notre appel. D’autres élus ont manifesté leur soutien, comme le sénateur André Gattolin et, à l’Assemblée nationale, Valérie Rabault et Jacques Maire. Ainsi que vous l’avez constaté, tous les grands médias ont donné un ample écho à notre démarche. Et les évêques, demanderez-vous ? Eh bien… rien, sinon l’idée d’une commission « historique », comme si les faits remontaient au passé.

Le scandale n’est pas du côté de ceux qui demandent la vérité mais du côté de ceux qui la dissimulent

Lorsque nous avons confié à un journaliste la tâche de solliciter un entretien avec Alain Christnacht, le président de la commission que les évêques ont constituée en 2016 pour les éclairer sur les cas de pédophilie, il a reçu une volée de bois vert de la part du porte-parole de la Conférence épiscopale. Il semble que Témoignage chrétien soit devenu un objet de scandale. Certes, l’Évangile est clair, malheur à celui par qui le scandale arrive, mais il y a erreur sur le coupable. Le scandale n’est pas du côté de ceux qui demandent la vérité mais du côté de ceux qui la dissimulent. Les responsables hiérarchiques de l’Église catholique française se rendent-ils compte qu’ils communiquent et gouvernent comme les dirigeants de la RDA en octobre 1989 ? Peut-on opposer une telle attitude aux voix si fragiles, si douloureuses des victimes ? Et au nom de quoi, si ce n’est de leur propre image, peuvent-ils laisser l’Église, qu’ils prétendent servir, et l’Évangile, qu’ils ont la charge d’annoncer, menacés par leur incapacité à prendre la mesure de ce qui est en jeu ?

Nous sommes le peuple, nous sommes le peuple méprisé, outragé, scandalisé ; un peuple d’hommes, de femmes, d’enfants. Nous le disons avec sérieux et avec foi, il vient un jour où les murs tombent parce que la vérité rend libre.

Soutenez-nous : signez l’appel sur http://pedophilieeglise.wesign.it/

Photo : Jimmy Baikovicius (CC BY-SA 2.0)

#Commission d’enquête pédophilie 27 sujets

7 commentaires

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  • Pierre Hamon

    La position des évêques est infondée et intenable . L’église catholique n’a pas respecté la loi qui qualifie la pédophilie de crime et la non dénonciation de ces faits de délit . Elle n’arrive pas non plus malgré ses déclarations à enrayer le phénomène , qui du fait de son importance avérée prend une dimension structurelle . Quoi de plus normal que le législateur qui élabore la loi et contrôle son application se saisisse de la question et diligente une commission d’enquête parlementaire ? proposer une commission d’historien c’es présupposer qu’il s’agit d’ de faits anciens insusceptible de se reproduire . L’actualité nous démontre tous les jours que la pédophilie des clercs est une réalité du présent . l’église catholique comme toutes les institutions présentes en france n’est pas au dessus des lois . Je ne doute pas que même un évêque puisse comprendre ces évidences .

    • Christie Pierre Hamon

      Oui, la CEF (Conférence des Évêques de France) a proposé qu’une commission d’historiens enquête sur la pédophilie dans l’Église.

      Mais une objection s’impose alors : si cette commission d’historiens exigeait la communication des archives diocésaines, des évêques pourraient ne pas répondre favorablement à cette requête, et ce en toute impunité.

      Par contre, si une commission d’enquête parlementaire exigeait la communication des archives diocésaines et que des évêques ne répondaient pas favorablement à cette requête, ils s’exposeraient alors à… des sanctions pénales ! Même un évêque, en effet, peut saisir cette nuance juridique…

      En somme, c’est précisément parce qu’une commission d’enquête parlementaire a des pouvoir plus étendus qu’une commission d’historiens que la première est évidemment préférable.

  • MARTIN

    Le pape assimile l’IVG au recours à un « tueur à gages » ! C’est le signe d’une stérilisation et d’une crispation de la langue, d’une théologie inaudible et d’une radicalisation contre les femmes et les hommes d’aujourd’hui. Mais au delà de l’agression verbale et de sa violence, ces propos ignobles, après beaucoup d’autres, reflètent une tradition de pensée autoritaire devenue au fil du temps un anti-humanisme. Il n’y a pas de dialogue possible avec le haut-clergé.

    • eric . MARTIN

      Après son commentaire sur l’attentat contre Charlie, ses propos sur l’homosexualité et ceux envers les victimes chiliennes de pédophilie, nul doute que, à l’instar de ses prédécesseurs, la canonisation soit proche .

  • MARTIN

    L’institution cléricale et l’Eglise dont deux réalités différentes. Le sondage réalisé par TC montre que les fidèles établissent parfaitement la différence. Le malheur c’est que dans sa débâcle, l’institution cléricale en crise emporte tout avec elle : le désastre d’une gouvernance monarchique hors d’âge, une théologie paresseuse et même moribonde, une communication hors sol, des obsessions archaïques. Dans cette dégringolade, le haut-clergé fait une erreur d’analyse en pensant (notamment) que l’appui habile de journaliste estampillés catholiques et de blogueurs soucieux avant tout d’une défense sociale et sociétale, reflète l’état d’esprit des croyants. Erreur ! Cette illusion est en effet le fait d’un pouvoir autoritaire qui mise sur ses soutiens traditionnels et refuse d’être interrogé. Témoignage Chrétien est fidèle à l’esprit de ses fondateurs.

    • robin des bois MARTIN

      Bonjour à Vous

      [… »Erreur ! Cette illusion est en effet le fait d’un pouvoir autoritaire qui mise sur ses soutiens traditionnels et refuse d’être interrogé…]

      Bien, bien …mais :

      – en droit canonique , les évêques diocésains obéissent au pape – qui d’ailleurs les a nommés

      – Or JUSTEMENT, LE PAPE A DIT – le 03 mai 2011- dans son « évangile papal » adressé à ses chers frères en jésus-Christ ( CF le § I-e- et la conclusion) ce qu’il attendait hiérarchiquement parlant des « Conférences épiscopales nationales « !!!

      http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents
      /rc_con_cfaith_doc_20110503_abuso-minori_fr.html

      – même un « Pouvoir autoritaire ecclésial national » commence par obéir à son PAPE  » !!!
      Il n’a donc plus aucune « argutie » ou « excuse » à opposer à une procédure initiée par la Justice d’un pays pour des crimes commis sur mineurs, par son clergé

      Le reste n’est que « broutille  » !!!!!

  • robin des bois

    Je lis avec intérêt votre commentaire , et souhaite y ajouter 2 éléments :

    primo ; un rappel de ma réaction lorsque j’ai découvert votre initiative ;
    je n’ai pas changé d’avis ….mais respecte votre démarche !

    Sur un dossier aussi grave, je continue de rester très prudent , ce qui sous-entend que :

    [ « la voie médiatique et celle d’une commission parlementaire » me paraissent un peu utopiques, voire même « surréalistes », SURTOUT dans le cadre du principe de la LAÏCITE à la française »
    (nous allons assister une fois de plus à une « belle fracture parlementaire « !!!)]

    ** Secundo : je suis quand m^me surpris que TC (de par son « Historique » et les Chrétiens qu’il représente -dont moi) n’aie pas songé à adresser d ‘ABORD une « lettre recommandée avec accusé de réception » à la « Conférence épiscopale de France, rappelant à ses mebres éminents que cette » Conférence avait reçu- des mai 2011- des instructions précises du pape Benoît XVI, leur rappelant très clairement :

    – de transférer à la « Justice étatique ou civile » de leur propre pays tous les » crimes sur mineurs » commis par le Clergé .

    – et je re-cite ce petit extrait :  » les directives des Conf. Episcopales devront indiquer que la responsabilité du traitement des délits d’abus sexuels sur mineurs de la part de clercs appartient en premier lieu à l’Évêque diocésain .

    DONT ACTE : un seul responsable hiérarchique vis à vis de cette JUSTICE CIVILE

    *** à l’appui de cette LR/AR : réclamer clairement et ouvertement la liste des plaintes déposées auprès de la Justice de l’ Etat Français, dans les décennies antérieures

    – soit par les Evêques diocésains concernés (en précisant clairement la personne qui a effectué la » démarche épiscopale « )

    – soit par les victimes directes des crimes sur mineurs

    – soit par les parents d’enfants ,victimes de ces crimes , dans le laps de temps où ces victimes étaient encore mineures »

    … Nous y verrions beaucoup plus clair , et ce qui n’empêche aucunement de mener les autres démarches que TC souhaite -dnt la fameuse « Commission parlementaire !!!
    (S.V.P. Ne pas oublier de faire une copie de cette LR/AR au Ministre de la JUSTICE, et aux parlementaires de tous bords )

    Le pape a dit  » Les évêques diocésains : c’est VOUS les responsables du clergé commetant de scrimes sur mineurs »

    Il faut commencer par leur mettre le nez dans la ***** (mot du général nantais à Waterloo)