La Confédération européenne des syndicats (CES) a marqué ce premier « anniversaire » du Socle européen des droits sociaux avec des représentants de la Commission européenne.
Luca Visentini, secrétaire général de la CES, a « offert » à la Commissaire pour l’emploi et les affaires sociales un gâteau accompagné du message suivant : « Très cher Socle, nous te souhaitons un merveilleux premier anniversaire. Tu nous as donné de l’espoir pour l’avenir. Puisses-tu grandir pour réaliser ton plein potentiel. »
Le message remis aux responsables de la Commission européenne par la CES adoptait aussi un ton plus grave, « regrettant qu’en cette heureuse occasion chacun ne reçoive pas une part du gâteau » et rappelant aux institutions européennes les difficultés auxquelles sont confrontés « les travailleurs de tous les pays exposés à des conditions de travail injustes, ceux qui peinent à joindre les deux bouts en raison de salaires de misère ou d’absence de salaire et tous ceux enfermés dans des contrats zéro heure ou de faux emplois indépendants ». Bref, « le socle social a bien progressé en tout juste un an, a déclaré Luca Visentini, mais il reste encore tellement à faire ».
Plusieurs initiatives positives ont été lancées pour le concrétiser, notamment les projets de directives relatives à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et à des conditions de travail transparentes et prévisibles, ainsi qu’une proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant une Autorité européenne du travail.
« Les propositions actuelles doivent être adoptées avant les élections européennes et nous exhortons le Parlement européen et les gouvernements à contribuer à ce que cela soit le cas », a ajouté Luca Visentini. « De nouvelles initiatives devront être présentées par la nouvelle Commission européenne qui sera constituée l’an prochain après les élections du nouveau Parlement européen et par les États membres au niveau national. »
La mise en œuvre du socle social implique une législation, une politique économique et sociale, un financement et d’autres initiatives, tant au niveau européen qu’au niveau national, pour aujourd’hui et pour l’avenir. Syndicats et employeurs ont également un rôle à jouer dans ce contexte, en particulier à travers le dialogue social et la négociation collective.
Le Fonds social européen, fonctionnel depuis 1960, doit être doté, à lui seul, d’une enveloppe de plus de 100 milliards d’euros sur la période 2021-2027. La Commission européenne doit faire des progrès rapides sur toutes ces propositions avant les élections européennes de mai 2019. Ce paquet sera au cœur de la campagne en vue de l’élection du nouveau Parlement européen – à un seul tour, en France le 26 mai 2019. Les États membres, les partenaires sociaux et la société civile, cosignataires de la déclaration à propos du Socle des droits sociaux européens, sont résolus à préserver et promouvoir des droits sociaux qui soutiennent le développement des marchés du travail et des systèmes de protection sociale équitables pour aujourd’hui et pour l’avenir des enjeux de l’Union européenne.
Jean-Pierre Bobichon et Henri Lastenouse, Sauvons l’Europe