Las, c’était sans compter la bêtise et la méchanceté de l’archevêque. Au lieu de se saisir de ce moment empreint de communion nationale, de joie, de paix et de concorde, Mgr Cattenoz s’est livré à un déferlement de haine, de division et de stigmatisation proprement abject. Introduire une homélie par une plaisanterie vaseuse autour du sigle LGBTQ blesse inutilement ceux qui en sont l’objet. Et quand saint Paul affirme que l’Esprit-Saint « nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs », cela ne signifie d’aucune façon qu’il considère que « notre société n’est pas à court d’idées : l’avortement, le suicide assisté, la PMA, la GPA, l’eugénisme tout devient possible au nom d’un principe devenu premier depuis les années 68 : “Il est interdit d’interdire, on a bien le droit, on a tous les droits.” »
Quand cet évêque confond liturgie et tribune politique, on a mal. Mal pour la France et l’Église. Vitupérer contre le transfert des cendres de Simone Veil au Panthéon insulte tous ceux qui, dès 1940, se sont battus pour la justice et la liberté, tandis que l’épiscopat se réfugiait dans un silence apeuré. En comparant l’avortement au nazisme, l’évêque d’Avignon tente bien maladroitement de faire oublier le sinistre cynisme de ses prédécesseurs.
Qui donc aujourd’hui sabote la paix et la vérité pour imposer une vision sociétale coercitive ? Les intégristes de toutes les religions qui ont perdu la foi et s’enferment dans un ordre moral censé la suppléer. Et parmi eux, des salafistes armés de kalachnikovs ou des chrétiens égarés qui veulent nous enfermer dans une vision passéiste et rétrograde indigne de « l’Église dans le monde de ce temps » (Vatican II).
Prononcé à l’issue d’anathèmes haineux et violents, le « Amen » de Jean-Pierre Cattenoz est détourné de son véritable sens aussi sûrement que l’est le « Allahou akbar » crié par les terroristes islamistes !
Jean-Marie DUFLOVE
Photo : Elliott Brown (CC BY 2.0)