On y est : la torture a commencé. Depuis le 6 avril, Le Bureau des légendes est de retour sur nos petits écrans, pour une saison 5 de dix épisodes, distillés le lundi sur Canal+. Cette plongée au cœur de la DGSE et dans le quotidien de ses agents, clandestins ou au siège, tient en haleine ses fans depuis plus de quatre ans.
Ses fans avaient laissé Malotru (Mathieu Kassovitz) empoisonné et évanoui sur le pas d’une maison en flammes. Pas question de dévoiler un millième de l’intrigue, mais force est de reconnaître que cette saison, non contente de tenir toutes ses promesses, offre plusieurs pépites inattendues.
Si on retrouve tout ce qui fait le piquant de la série, des situations qui semblent insolubles, des portes de sorties absolument stupéfiantes, une vivacité d’intelligence éblouissante – oui, il faut avoir le cœur toujours aussi bien accroché –, on plonge aussi plus avant dans la psychologie et la vie privée des protagonistes. Notamment en comprenant ce qui meut profondément les uns et les autres, dont l’inquiétant JJA (Mathieu Amalric). En dévoilant les failles et les faiblesses des clandestins comme des autres protagonistes, en laissant sa place à l’émotion, la série ajoute une dimension supplémentaire à ce qui reste aussi une formidable étude de l’âme humaine et de ses ressorts.
Comment vivre, et surtout survivre dans un monde où la confiance est susceptible de vous tuer, et où le soupçon constitue le pain quotidien ? Endosser une identité montée de toutes pièces par d’autres confine au vertige quand « Connais-toi toi-même » est la base d’une santé mentale qui est ici un passeport pour la survie. Quel sens donner à ce métier ?
Se dessineront peu à peu les réponses des divers protagonistes, qu’on retrouve avec un plaisir non dissimulé. Avec Marie-Jeanne, qui a fui JJA au Caire, Sylvain, qui se retrouve au Cambodge, et l’intervention d’un nouvel agent qui se consacre aux Saoudiens, la série poursuit son tour du monde du terrorisme et du cyberespionnage. En gardant sa dimension hyperpédagogique, qui permet au spectateur de base de comprendre comment on mène une cyberattaque…
Une des grandes intelligences des scénaristes est d’ancrer ces femmes et hommes au mental et à la formation hors du commun dans des situations et des enjeux terriblement banals. Ainsi vont l’amour, le pouvoir et la vie…
Sophie Bajos de Hérédia
Le Bureau des légendes, le lundi 21 h 00 sur Canal+.
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